Suite aux remous occasionnés par sa sortie d’un autre âge lors d’un entretien avec les lecteurs du magazine Sud Ouest, l’ancien international français s`est excusé en ces termes le 6 novembre 2014 : «Si par mon manque de clarté et ma sémantique imparfaite j’ai pu faire que des personnes soient choquées humiliées ou blessées, j’en suis désolé», a d’abord expliqué Sagnol. «L’interprétation que ces personnes ont pu faire ne reflète en rien la pensée qui était mienne et surtout mes convictions humanistes.» Il ajouta : «Le débat était uniquement sportif, nullement politique ou sociétal. Lorsque j’ai parlé de l’Africain moins cher, prêt au combat, je voulais seulement parler du jeune joueur africain qui arrivait en Europe avec toute sa volonté de réussir et souvent pour échapper à une situation précaire. Ensuite, étant donné que nous étions sur un débat sur le football, l’intelligence que j’ai évoquée, est bien évidemment, l’intelligence tactique. » Soit. La puissance physique et la bravoure face à l’intelligence tactique donc. Rien de nouveau sous le soleil. Le physique contre l’intellect encore une fois Gobineau…

Du côté des critiques virulentes, M. Pape Diouf a appelé, lui, les joueurs africains à boycotter une journée de Ligue 1 pour dénoncer l’«idéologie brune» (sic); SOS Racisme «étudie la possibilité de déposer une plainte dans les jours qui viennent», tandis que le parti socialiste appelle la fédération française de football à prendre des sanctions. Certains jugeront la nécessité d’une pénalisation inévitable, d’autres l’estimeront au contraire ridicule. Affaire à suivre donc. Le sens des mots et leur portée semblent être passés au second plan dans cette affaire. N’est-il pas plus judicieux de se poser la question du pourquoi de ces réactions indignées ? Ces propos douteux font écho à l’affaire française des quotas de Noirs du mois de mai 2011. Quid des sanctions infligées à cette époque ? Une mise à pied de 6 jours et deux avertissements distribués. M. Sagnol n’a donc aucun souci à se faire. Tout comme les stéréotypes racistes de continuer à polluer l’atmosphère sportive et sociétale, leur déconstruction et leur réfutation dans les modes de pensée n’étant toujours pas une priorité.

M. Gomes Da Silva Nelson