Remember Thomas Sankara 1949-1987

Thomas Sankara, le charismatique président du Burkina Faso du 04 Août 1983 au 15 octobre 1987, assassiné par son ami devenu président et chassé du pouvoir par le peuple un jeudi 30 octobre 2014, est certainement une figure politique africaine des plus marquantes depuis les années 80.
Habité par un idéal révolutionnaire, une irrépressible volonté de rupture, de justice et de liquidation des rapports de domination, Thomas Sankara a conquis une audience largement au de-là de l’Afrique par une puissante pensée politique et une force de persuasion aux idéaux de progrès, sans jamais faire l’impasse sur l’état de son pays, de l’Afrique, du peuple dont il se disait issu et porte-parole.
Celui qui se voulait la voix des Indiens, des Africains, des Femmes, des Esclaves et des Opprimés a légué un inimitable style politique assorti de réflexions inoubliables. Alors que le peuple du Burkina Faso a saisi l’opportunité de chasser du pouvoir Blaise Compaoré et ses 27 ans de pouvoir autocratique, quelques extraits de discours de Sankara seront peut-être une source d’inspiration et d’espoir pour la victoire du peuple en construction.
" Tant qu'il y aura l'oppression et l'exploitation, il y aura toujours deux justices et deux démocraties : celle des oppresseurs et celle des opprimés, celle des exploiteurs et celle des exploités. La justice sous la révolution démocratique et populaire sera toujours celle des opprimés et des exploités contre la justice néocoloniale d'hier, qui était celle des oppresseurs et des exploiteurs. " 3 janvier 1984, ouverture des 1ères assises des Tribunaux Populaires de la Révolution.
" Il n'y a de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. ... J'attends et espère l'irruption féconde de la révolution dont elles traduiront la force et la rigoureuse justesse sorties de leurs entrailles d'opprimées." 8 mars 1987, Ouagadougou
"Il faut proclamer qu'il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont essayé de nous vendre 20 années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus-là. Pas de développement en dehors de cette rupture-là." A un journaliste américain.
"L'esprit de liberté, de dignité, de compter sur ses propres forces, d'indépendance et de lutte anti-impérialiste […] doit souffler du Nord au Sud, du Sud au Nord et franchir allègrement les frontières." Août 1984, Conférence de presse.
"Parce que de toutes les races humaines, nous appartenons à celles qui ont le plus souffert, nous nous sommes jurés de ne plus jamais accepter sur la moindre parcelle de cette terre le moindre déni de justice."
… l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère… Extrait de discours à l’ONU, 1984
…nous ne demandons pas, comme cela a été le cas déjà, que les autorités françaises viennent s'acoquiner avec des autorités burkinabè, africaines, et que seulement quelques années plus tard, l’opinion française, à travers sa presse se répande en condamnations de ce qui s'appelait aide, mais qui n'était que calvaire, supplice pour les peuples...
Archive Afrikara : 16/10/2003 (Reprise et modification d’article)
Par Akam Akamayong
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